Entre le bois sculpté ou peint, le plâtre ciselé ou les zelliges, ces derniers sont peut-être la forme d’art la plus représentative de la décoration marocaine. Leur origine est aussi vieille que celle des mosaïstes qui parcouraient autrefois le monde.

Probablement inspirée de la mosaïque romaine puis byzantine, la technique du zellige arriva avec les Maures en Andalousie, il y a plus de 10 siècles et traversa ensuite le détroit de Gibraltar pour arriver à Fès. D’abord utilisé avec des nuances de blanc et de brun, le zellige se développe au 14ème siècle sous la dynastie des Mérinides avec l’emploi du bleu, du vert et du jaune. Le rouge ne sera adopté qu’à partir du 17ème siècle.

Garant d’une tradition séculaire, le zellige se fabrique toujours de la même façon. Fait d’argile aux nuances claires provenant de la région de Fès, il est avant tout un carreau de 10 x 10 cm, recouvert d’émail, que le zlaygiyya, avec une dextérité étonnante, taille manuellement, en biseau pour obtenir les joints les plus fins, à l’aide d’un lourd marteau très tranchant, le menqach.

Ces pièces, par un jeu de puzzle savant, composent ensuite un motif qui obéit aux règles de l’art islamique. Du plus épuré au plus ciselé, on dénombre plusieurs centaines de motifs traditionnels au Maroc. Ce travail particulièrement minutieux se fait, de plus, toujours à l’aveugle, sur l’envers : les pièces sont posées émail contre sol, avant d’être scellées par le mortier et plaquées, ensuite, au mur.

 

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